lettre ouverte à Renaud Muselier

Marseille, le 18 octobre 2018
Monsieur le Président,
Vous vous réunissez aujourd’hui avec votre exécutif en Assemblée Plénière.
Malgré les multiples « ordres et contre-ordres » qui ont émaillés la préparation de cette session, les agents ont une fois de plus travaillé corps et âmes pour que vous puissiez vous réunir dans de bonnes conditions. Heureusement que dans notre collectivité, les agents sont dévoués au service public et à l’exercice de la démocratie. Heureusement que les agents font moins preuve d’amateurisme et « d’enfantillages » que celles et ceux que vous avez choisi.e.s pour assurer les plus hautes fonctions de l’administration et de votre cabinet. Heureusement qu’elles et ils, bien que pris en étau entre les décisions contradictoires de votre cabinet et de votre direction générale des services, dépassent les embûches qui sont mises au travers de leurs missions, sinon aujourd’hui vous siègeriez sans rapport, sans engagement budgétaire, sans lumière, sans son… sans rien … Car il serait temps que vous vous souveniez que sans les agents il n’y a pas de service public rendu, il n’y a plus de collectivité territoriale ! Il ne s’agit pas d’avoir des murs, une adresse, une « marque » et un nouveau logo, il faut encore y trouver des êtres humains. Et en ce jour de plénière, la CGT vous écrit pour vous rappeler que les agents souhaitent être traités en être humain !
Le « management » par la peur et la violence fait en votre nom doit cesser. Vous ne pouvez pas être à la fois la main qui cajole par des messages grandiloquents et la main qui les frappe par des mesures brutales et sans fondement. Personne n’est dupe ! Quand l’administration agit, elle le fait en votre nom, avec votre assentiment. Si tel ne devait pas être le cas, tirez-en toutes les conséquences.
Vous tenez l’Assemblée Plénière dans un climat de tension, avec des agents, de toutes catégories confondues, en grande souffrance, voire en danger. Tout s’est dégradé.
Vous vilipendez la politique gouvernementale guidée par Macron qui asphyxie les collectivités, mais vous relayez avec le RIFSEEP, l’application du jour de carence, la perte des jours de congés,  l’attaque sans précédent contre les acquis sociaux, contre les services publics, contre le pacte qui fonde notre République.
La liste est longue de ce que les agents de la collectivité subissent. Rien n’échappe à la désorganisation que vous avez produite !
Désorganisation de la vie personnelle : perte d’une semaine de congé ; perte des formules d’ARTT ; empêchement de les prendre « pour raison de service » ; congés refusés ou validés la veille ; attaque à la baisse des rémunérations…
Désorganisation des services et du travail : changements perpétuels ; réorganisations de réorganisations ; ordres et des contre ordres ; procédures qui changent de manières incessantes sans que celles et ceux qui doivent les appliquer soient même informé.e.s des changements à prendre en compte ; casse du collectif ; travail à réaliser dans l’urgence permanente au détriment de la qualité du travail ; gestion des effectifs catastrophique et clientèlaire ; RIFSEEP qui fragilise les équipes, l’entente entre les agents et le collectif ; déménagement où à part l’adresse on ne sait pas où on va arriver ; promesses non tenues sur le télétravail ; notes insultantes, pénalisantes et irréalisables (comme la dernière en date sur les retenues sur salaire pour n’en citer qu’une) ; progression de carrière en berne et aléatoire avec des CAP caricaturales …
Bref, un mépris permanent et une impossibilité de faire correctement son travail !
Monsieur le Président, en fragilisant les agents, vous fragilisez tout le service public ! De la qualité de service rendu dans les lycées, à celle des transports. Des organismes de formations, aux associations de notre Région. En vous attaquant aux agents, en refusant également de recruter à la hauteur de la nécessité, vous affaiblissez la qualité de vie des habitants de la région SUD PACA.
La CGT vous rappelle que le service public n’est pas déconnectable des agents qui le font vivre.
Monsieur le Président, respectez-les agents et agissez sur votre très haut encadrement pour que cela soit un mot d’ordre et une manière d’agir. Agissez, puisque c’est en votre pouvoir, car les agents sont à bout et en danger !

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