Mesdames, Messieurs,
Avant de commencer ce CHSCT obtenu suite à demandes réitérées de la CGT, nous aimerions dire quelques mots.
En effet, il est impensable d’entendre louer le dialogue social dans les discours officiels et dans le même temps voir le mépris avec lequel sont traités les élus du personnel (mépris équivalent à celui réservé aux agents). Pas de documents réels sur lesquels travailler. Des documents envoyés la veille des réunions. Pas de transparence. Un CHSCT convoqué après coup et donc obligeant à du constat plutôt qu’à de la prévention…. Obligeant à rattraper les erreurs plutôt que de les avoir évitées…
Mais derrière tout cela, il faut que vous vous rendiez compte qu’il y a des agents. Des agents fatigués d’être pris pour des pions. Des agents tristes. Des agents en colère. Des agents qui viennent au travail avec la boule au ventre. Des agents dont on se prive des qualifications, du savoir-faire, de l’expérience pour les mettre en situation de stress. Des agents de fait, moins efficaces. Et tout cela amoindri le service public. A quoi cela sert d’avoir les agents plus longtemps sur leurs lieux de travail si tout est fait pour les dégoûter du travail ? A quoi sert-il d’expliquer que la formation est importante et d’en faire un critère d’avancement et de promotion quand il est dit aux agents prenant des postes « demandez à vos collègues. Formez-vous sur le tas. » Voir même comme il a pu être dit : « et ben en mars il y aura des erreurs mais en juin vous saurez le faire » !
Et tout cela a un coût puisque dès qu’on parle de chiffres tout d’un coup vos oreilles se dressent. Votre politique est un gouffre financier car, contrairement à l’embauche de personnel qui est un investissement, l’épuisement revient cher. Un gouffre financier aussi quand boîte d’audit après boîte d’audit, l’argent public est dépensé. Gouffre financier quand on fait appel à des entreprises privées pour effectuer ce qui pourrait être fait en interne avec un peu de planification, de renfort de personnels et d’anticipation. Par contre pour le b.a.ba tout à coup l’argent est tari. Nous y reviendrons lorsque nous aborderons les questions d’hygiène notamment.
Mais à la CGT nous ne sommes pas là pour nous lamenter, ni pour tenter de vous attendrir sur le sort des êtres humains. Nous ne sommes pas là pour vous convaincre que vos politiques sont inefficaces et horriblement coûteuses. Nous sommes là pour porter la voix des agents. Pour décrypter ce qui se passe dans notre collectivité. Pour faire respecter leurs droits aussi, dussions-nous aller en justice pour vous rappeler qu’il existe toujours des droits pour les salariés dans notre pays. Et oui, tout n’a pas encore été totalement détruit. Nous sommes là pour aider les agents à créer du collectif quand tout est fait par vous pour les atomiser et les rendre vulnérables. Nous sommes là pour les aider à relever la tête quand vous souhaitez les voir courber l’échine.
Nous rentrerons dans le vif du sujet, par des exemples concrets et de revendications, en suivant l’ordre du jour.
Réorganisation
La CGT, mobilisée avec le dépôt d’un préavis de grève lors du CT du 30 juin 2016, avait alerté les agents sur les conséquences de la réorganisation. Hélas, comme nous aurions aimé nous être trompés. Nous avions donc voté contre. Grand bien nous a pris. Nous n’aurons rien à voir, ni de près ni de loin sur les impacts désastreux sur nos collègues.
Nous aurions aimé pouvoir étayer nos dires de chiffres que vous ne pouvez remettre en cause mais rien ne nous a été transmis.
Nous nous baserons sur le vécu des agents. Certes pas tous. Ecoutez nous bien : cela va très très mal. Les agents développent des maladies liées au stress. Des situations de burn out liées à un mauvais management existent. Des agents « pètent les plombs », surchargés de travail ou mal employés. Des services fonctionnent sans chef. D’autres fonctionnent sans secrétariat. D’autres encore fonctionnent sans le matériel nécessaire. Des notes pleuvent sur les agents sans avoir le temps de les analyser collectivement. L’immense majorité est renvoyée à des objectifs de rentabilité (sic), et à l’impossibilité d’un travail collectif. Les tensions augmentent entre collègues. La pression est mal gérée par les encadrants et rejaillit sur des services entiers. L’encadrement n’est pas mis en situation de tenir son rôle et pris de panique se met à utiliser de plus en plus régulièrement l’autoritarisme. Cette méthode ne sert à rien. Le travail n’est jamais bien fait dans la terreur. La souffrance augmente. Le plus fragile est montré du doigt. Voilà l’ambiance qui règne dans les services.
Nous exigeons d’avoir une visibilité sur les conséquences de la réorganisation. Les risques psychosociaux doivent en urgence être analysés et les réponses appropriées apportées. Nous exigeons un audit, fait par un cabinet choisi par les organisations syndicales, sur le niveau de stress au travail, sur les conditions de travail. Nous exigeons que soit rendu public tout ce que les cabinets d’audit vous ont donné comme conclusion. Nous exigeons de la transparence quant au recrutement des encadrants qui ont eu lieu, la transparence sur les mobilités et la transparence sur l’état de l’emploi dans la collectivité.
Déménagement
La CGT a procédé à plusieurs visites de bâtiments et a rencontré les agents sur leur nouveau lieu de travail. Ce travail va être approfondi par nos mandatés CHSCT afin de recenser individuellement les problèmes rencontrés par les agents. En ce qui concerne spécifiquement le bâti, on retrouve des problématiques communes : prises électriques manquantes, certaines sont défectueuses, détecteur de fumée arraché, fenêtres non étanches au bruit au froid et à l’eau, insonorisation absente, moquette (non nettoyée de surcroit), manque d’espace dans les bureaux, encombrement des bureaux avec des murs de cartons, piles de dossiers qui ne peuvent être rangées au vu de la configuration des bureaux, manque d’espace pour déjeuner, stores obsolètes…. La CGT demande à ce que les travaux nécessaires soient effectués en urgence. La CGT est consciente que ce déménagement est transitoire. Beaucoup d’agents s’interrogent sur les dépenses financières engagées pour ce déménagement « transitoire », de sa nécessité et de l’impact écologique d’une telle opération. Le regroupement par pôle a pu être une idée intéressante mais hélas des services entiers se trouvent explosés, voir même pour certains avec un découpage catégoriel, peu efficace dans l’organisation du travail. Une fois de plus, la non concertation de ceux qui travaillent montre son inefficacité… Mais même transitoire, les conditions de travail doivent être conformes à des réglementations. Puisque nous parlons de transitoire nous demandons un point sur l’achat des locaux car comme d’habitude les bruits de couloir vont bon train. Un déménagement d’une telle ampleur nécessite une planification de visites avec les représentants du personnel, et le respect de la loi sur les conditions de travail (nombre de m², ventilation, sécurité…) Bien sûr, certains problèmes d’hygiène et de sécurité ne datent pas d’hier. Ils sont notamment le résultat d’un choix politique de la Région de faire appel à des entreprises privées, raison pour laquelle l‘internalisation du service de nettoyage est urgente et incontournable. Pour la CGT, il faut que la Région cesse de faire appel à ces marchés onéreux qui pratiquent le moins disant social et le travail au rabais, ce sont de fausses économies.
Maison régionale du VAR
Le bâtiment, ne respectant pas les normes handicap, n’est pas fonctionnel ni adapté à un espace professionnel (espaces ouverts sur l’entrée, bureaux à plusieurs sans lien avec le sens du travail effectué, allées et venues incessantes dans une journée…). Les problèmes que rencontrent les agents vont être renforcés avec l’arrivée des personnels transférés du conseil départemental du VAR sur la compétence transport. Les locaux ne sont absolument pas adaptés pour accueillir les 24 ETP transférés (27 agents). Vu le caractère urgent de ce dossier, la CGT demande l’intervention du CHSCT sur les lieux et demande que nous soit donnée la réponse du Président Estrosi au Président Giraud sur cette question. En effet, le Président du Conseil départemental a saisi le Président de Région sur cette situation et lui propose une solution prise en concertation avec les agents.