C’est avec une grande tristesse que nous abordons ce dossier.
Une tristesse et une colère froide de voir disparaître NOTRE COS, celui des agents, celui pour lequel nous nous sommes tant battus et avions investis tant de temps, avant que l’organisation syndicale majoritaire ne se l’accapare, en réduisent les offres de prestations, ne portent pas un projet permettant à plus d’agents de bénéficier d’offres diversifiées.
Agents des services depuis longtemps pour certain.e.s nous avons connu le temps où il n’existait pas de COS dans la collectivité mais une Amicale. Certains de celles et ceux qui siègent aujourd’hui s’en souviennent encore et se souviennent de l’avancée pour les agents que cela a permis lors de la constitution du COS, notamment dans la gestion démocratique de l’action sociale.
Pour la CGT, les œuvres sociales sont consubstantielles à l’existence même de notre forme de syndicalisme.
Nous avons lutté historiquement pour le droit aux congés, le droit à l’accès à des vacances pour toutes et tous, le droit à l’accès à la culture et aux loisirs. Ce n’est pas un vain mot ni une boutique à gérer c’est l’histoire même de l’émancipation humaine. L’être humain n’est pas qu’un être de travail et de besogne, et l’ouverture au monde est une forme de transformation sociale. Vous pouvez penser que ça nous éloigne du dossier présenté mais pas du tout. Car les œuvres sociales, pour notre syndicat et notre forme de syndicalisme, doivent être libérées du patronat, de l’employeur et être auto gérées par les travailleurs eux-mêmes, soit directement soit au travers de leurs organisations représentatives.
En finir avec le COS en l’internalisant comme cela est proposé dans ce rapport, est un constat douloureux d’échec. Une faillite de gestion pour celles et ceux qui l’avaient en charge. Une défaite démocratique. Une reprise en main par l’employeur de ce que nous avions conquis. Et puisqu’il faut parler de responsabilité nous allons en parler.
Une mise à mort que vous avez par ailleurs acté par le vote d’un avenant à la Convention Pluriannuelle d’Objectifs et de Moyens 2019-2022 à la plénière de décembre rendant la gestion du COS improbable financièrement, on reconnait votre sens aigu de l’orchestration !
Tout d’abord, nous aimerions savoir le contenu du rapport de l’IGAE. Le document y fait référence pour prendre la décision soumise au vote mais nous n’avons aucun élément. Des anomalies dans la gestion du COS ont-elles été constatées ? Si oui, cela va-t-il conduire à des suites juridiques ?
Ensuite, nous aimerions que soit pointée la question du budget du COS. Budget qui a été rogné d’années en années, sans beaucoup de combat il faut l’avouer de l’organisation syndicale majoritaire, ayant laissé dériver le COS jusqu’à ce que celui-ci se transforme en une billetterie de moins en moins utile aux agents et n’ayant par moment plus grand-chose à voir avec l’idée émancipatrice des loisirs et de la culture. Mais aujourd’hui quel va être le budget ? Comment sera-t-il reconduit les années suivantes ? Quelle est la garantie que les œuvres sociales ne soient pas la variable d’ajustement des budgets régionaux ? Par quel biais les revendications des agents vont-elles être écoutées et prises en compte ?
Pour finir, nous sommes assez perplexes de la temporalité. En effet, vous n’êtes pas sans ignorer qu’à la fin 2022 se dérouleront les élections professionnelles et que lorsque nous votons, nous décidions également de la représentativité du COS, et de ses orientations.
La CGT a et a toujours eu un programme et une vision pour le COS. A quelques mois de l’élection vous dépossédez donc les organisations syndicales d’une partie de leur mandat. Quelle urgence y avait-il à procéder à cette internalisation maintenant ?
En conclusion, en reprenant la main sur le COS du fait de la mauvaise gestion d’un syndicat, vous pénalisez l’ensemble de la représentativité syndicale, qui a alerté depuis un petit moment sur les problèmes et les dérives. Vous pénalisez de fait les 6.000 agents de notre collectivité.
La CGT votera contre cette internalisation des œuvres sociales et demande, au cas où le vote n’irait pas dans le même sens que ce que nous portons, que cela soit suspensif jusqu’aux élections professionnelles de décembre 2022.