Le comité technique se tient dans un contexte de luttes. Vous pouvez avoir la sensation que ça se voit peu, et pourtant, à des degrés différents, la colère et les revendications de progrès social commencent à faire entendre leur voix.
Dans notre collectivité, aujourd’hui, des agents se sont mis en grève. Le 22 mars, ils étaient très nombreux à cesser le travail, jusqu’à 90% dans certains établissements scolaires. Pour l’instant, la colère est froide chez la plupart de nos collègues de travail. En ce qui concerne la CGT, nous faisons tout pour que cette colère les agents ne la retournent pas contre eux-mêmes conduisant à des situations de stress, d’angoisse, d’épuisement professionnel, ou pire. Pour que cette colère individuelle se transforme en revendications collectives, porteuses d’espoir et de bien-être.
Dans le pays, les attaques sont toutes les mêmes : on nous sert la sauce de la modernité, faisant rimer modernité et recul social, travestissant ainsi les mots en donnant à la définition de la modernité tous les relents de l’ancien monde. Flexibilité, travail à la tâche, tout pouvoir à la hiérarchie, tout l’argent produit par les uns passant dans les mains d’une minorité d’autres. Or, comme disait Confucius « quand les mots perdent leur sens, les gens perdent leur liberté ». Alors, par nos actions collectives nous redonnons du sens, nous sommes, comme nos aïeux avant nous à la conquête de nouveaux droits, nous nous battons pour faire rimer progrès technique, modernité avec progrès social et préoccupations environnementales. La CGT est sur tous les fronts de luttes pour l’intérêt général, sans cesse attaqué.
Que ce soit la lutte des fonctionnaires, de nos camarades cheminots, celle des étudiants, elles font retentir dans les pays, que nous luttons pour tout le monde, au-delà de nos intérêts catégoriels. Nous luttons contre les déréglementations dictées depuis Bruxelles et appliquées avec zèle par tous les libéraux de notre pays. Nous luttons pour que continue à exister du sens commun, pour que nos biens communs n’appartiennent à personne et que tous les garde-fou soient mis en place pour tenir les vautours financiers éloignés de ce qui nous appartient. L’argent produit dans le pays par les travailleurs ne doit pas servir à engraisser plus encore les milliardaires (qui plus est souvent fraudeurs du fisc) mais doit servir l’intérêt général.
Ce qui guide la CGT dans ses prises de positions ce n’est pas de savoir si nous allons contenter les intérêts particuliers des uns ou des autres, si nous allons pouvoir asseoir notre force sur des sucettes distribuées de manière clientèlaire. Ce qui nous guide, sur tous les dossiers soumis, c’est notre conviction que le partage et la solidarité sont ce qui fait avancer le monde, que lorsque nous agissons de manière collective, tant dans nos pensées que dans nos luttes, nous nous rendons meilleurs. Tout ce qui a été acquis l’a été par des luttes, car à la différence de ceux qui nous poussent vers une individualisation permanente, quand par nos luttes on gagne, tout le monde en bénéficie, même celles et ceux qui ont tout fait pour nous empêcher de combattre.
Pour conclure, nous vous disons, que lors de ce CT, nous serons à l’offensive sur tous les dossiers présentés, avec toujours en tête qui nous sommes : les porte-parole de celles et ceux qui ne l’ont jamais, de celles et ceux qui comptent sur nous pour se battre. Et nous ne les décevrons pas.