prime au mérite : la CGT dit non

Intervention de la CGT lors du Comité technique du 14 avril 2021

Politique régionale de rémunération : Enveloppe budgétaire allouée au Complément Indemnitaire Annuel (CIA) au titre de l’exercice 2021

Sur le CIA, vous savez ce que la CGT en pense, nous n’avons jamais été ambigus et pour une raison simple nous tenons une ligne de conduite claire : le travail n’est pas le produit de superbes individualités, le travail est le produit d’un collectif où les uns et les autres sont interdépendants. Bâtir le service public se fait avec tous les éléments de la chaîne, avec l’intégralité des agents, de celui qui rédige un rapport, à celui qui a permis qu’on le fasse avec un bon matériel et donc l’a installé, qui lui a pu l’installer parce que quelqu’un avait fait un marché et passé une commande, tout cela organisé par un encadrant qui met en synergie les équipes. Tout le monde est indispensable. Tout le monde. C’est donc pour cela que la CGT revendique que le million et demi d’euros débloqué par l’exécutif soit redistribué envers tous les agents.

Que notre vision collective du monde du travail vous échappe, voir que vous la combattiez, nous le savons, nous ne nous situons pas dans la même histoire de l’humanité, pour nous le partage et la solidarité on fait progresser l’Humanité ; pour vous c’est la concurrence et la compétition. Don’t act.

Mais, vous comme nous, sommes des êtres rationnels. Vous devriez donc convenir, avec l’expérience des années passées, que votre système n’a pas marché : cela n’a pas « motivé les équipes » mais les a divisées, en faisant s’opposer des agents les uns aux autres.

Et des équipes divisées travaillent moins bien, les conflits se multiplient.
Force est de constater aussi que les agents trouvent injustes et sans transparence la « distribution » de primes.

Vous fragilisez les encadrants qui se retrouvent dans des situations intenables : certains vont jusqu’à organiser des tirages au sort car ils ne peuvent pas choisir dans leurs équipes et trouvent injustes la clé de répartition.

Vous fragilisez les équipes et faites porter le doute à celles et ceux qui ne serait pas « sélectionnés » : sont-ils mauvais ? pourquoi ? qu’ont-ils fait de mal ?

Nous continuons par ailleurs de vous expliquer que cela pervertit totalement l’entretien entre l’agent et son encadrant. Notre paye ce n’est pas l’argent de poche donné par papa et maman le week-end et supprimé si nous ne sommes pas sages (enfin selon les critères de papa maman).

Nous sommes des adultes, qui travaillons consciencieusement et qui avons prouvé, s’il le fallait encore, dans cette année exceptionnelle que rien ne nous arrête pour nos missions de service public : nous avons pour certains pris des postes sans jamais n’être venu sur place et donc rencontré physiquement nos collègues, nous nous sommes débrouillés, nous sommes tombés malades, nous avons pour certains perdus des proches, nous avons dans les lycées travaillés dans des conditions dangereuses mais avons tenu pour garder nos établissements ouverts, nous avons travaillé à moitié d’effectifs inquiets pour nos collègues absents ou malades …

Plus que jamais ce qui est méritant puisque c’est votre critère c’est d’avoir continué à faire vivre le service public coûte que coûte. Pour toutes ces raisons, non seulement l’enveloppe devrait être divisée entre agents mais elle aurait dû être substantiellement augmentée.

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